Année 2013
Le début de l’année 2013 a été très riche en réunions, par contre, suite aux débuts des travaux dans le lit du Doux le reste de l’année a été très calme.
Année 2014
A – Compte rendu d’activités
2014 a été pour notre association une année calme, en effet notre combat pour obtenir des travaux permettant une réduction du risque inondation a abouti. Par compte l’année a été très chargée pour nos élus car les travaux sont d’une ampleur exceptionnelle.
Ainsi nous avons participé
- aux réunions organisées par le Conseil Général et la CCHT pour la mise en place de l’Espace Naturel Sensible Gorges du Doux, du Duzon et de la Daronne.
- à la rencontre régionale de la CNR à Etoile sur Rhône.
- à quelques réunions de chantier et, le 25 juin à la réception des travaux, au bord du Doux en présence de Monsieur le sous-préfet qui a soutenu nos élus dans les problèmes rencontrés.
- à une journée organisée par l’organisation ZABR (Zone Atelier Bassin du Rhône) sur l’interaction entre rivière et nappe alluviale.
- à une journée organisée par l’ARRA (Association des Rivières de Rhône Alpes). Cette association dont nous sommes adhérent, organise des journées thématiques instructives.
- à la réunion publique organisée par la mairie de Saint Jean de Muzols concernant les travaux chemin de la digue dont le confortement de digue.
- à la réunion publique organisée par la mairie de Tournon concernant les travaux au nord de la commune dont le confortement de digue.
Il n’y a pas eu de comité de concertation du Plan Rhône car le prochain Contrat de Plan Interrégional Etat Régions (CPIER) pour la période 2015/2020 est en cours d’élaboration et une consultation publique est disponible sur le site du Plan Rhône. Nous n’avons pas été au salon de l’inondation qui se tenait à l’Arbresles. Par contre nous avons proposé à l’ARRA qu’elle organise un salon de l’inondation en collaboration avec un syndicat de rivière ce qui permettrait de changer de lieu chaque année.
B – Etat des lieux par secteurs :
– l’embouchure: la CNR a effectué un dragage durant l’hiver 2012-2013 et 60 000m3 de sédiments ont été prélevés. A la suite des crues de cet automne il était utile de faire un bilan. Voici les questions que nous avons posées ainsi que les réponses de la CNR-VALENCE.
QUESTION 1 :Les dernières crues ont certainement modifié l’état de la confluence,avez-vous fait une analyse de la situation? quelle quantité sédimentaire est revenue dans votre zone d’intervention?
REPONSE CNR : Le dossier d’entretien d’un affluent du Rhône permet à CNR d’identifier le moment de déclenchement d’une opération d’entretien du lit et les grands principes de réalisation qui s’adaptent éventuellement au regard de l’évolution des dispositions réglementaires de l’environnement et de la topologie du
lieu. Dans le contexte du processus d’entretien des lits , CNR réalise périodiquement des levés bathymétriques des affluents influencés par une retenue du Rhône. S’agissant du Doux, le levé bathymétrique de 2003 était un état des lieux qui donnait une référence après les travaux de dragage. Le levé de 2015(pour le Doux, périodicité de 2 ans) , réalisé il y a peu, permettra d’évaluer l’évolution des apports et de vérifier la nécessité d’engager ou pas un processus d’entretien à court ou moyen terme. Le différentiel volumétrique d’apport de sédiment et la localisation des remblais et des déblais dans le lit du Doux au voisinage de sa confluence avec le Rhône n’est à ce jour pas connue à l’interne CNR. Il devrait l’être au cours du premier semestre de cette année.
QUESTION 2 :Qu’est-il prévu pour empêcher l’érosion de la berge sur la rive gauche?
REPONSE CNR : Monsieur le Maire nous a informé par courrier du 6 janvier de cette année de l’existence d’un « affouillement anormal » des berges du Doux en rive gauche vers la Varogne et nous interrogeait sur l’analyse de CNR(le linéaire concerné est , « à vue de nez » , de l’ordre de 70m si j’ai bien noté un avis interne). Sans attendre les conclusions d’une analyse, les services de CNR-VALENCE ont fait extraire les arbres déracinés, souches comprises, afin d’éviter qu’une nouvelle crue du Doux ne les arrachent définitivement en agrandissant l’affouillement de la berge . J’ai rencontré ce 16 mars 2015 Monsieur le Maire pour lui présenter nos premières conclusions. Elles sont les suivantes : 1)En droit, CNR n’a pas d’obligation d’intervenir pour maîtriser les « divagations » d’un cours d’eau -2) CNR , qui connaît le contexte du territoire, est consciente de l’enjeu que représente localement le maintien du mieux possible de l’intégrité du tracé de la berge -3) CNR, du fait de ce que permettent ses MIG du point de vue de l’accompagnement des attentes du territoire, propose au territoire de l’accompagner techniquement et financièrement dans une étude et une réalisation dont le territoire serait maître d’ouvrage.
QUESTION 3 :Avez-vous prévu de limiter l’extension de la roselière?
REPONSE CNR :La roselière fait partie du corps de mesures compensatoires qui ont permis à CNR de réaliser le dragage du Doux. Afin de garder à la roselière sa spécificité, il est nécessaire d’empêcher l’installation de ligneux(boisement qui gênerait l’écoulement). Pour cela ,le plan de maintenance de la végétation de CNR prévoit un entretien une fois par an de 50% de la surface de l’atterrissement où est présente la roselière. CNR n’intervient pas sur l’évolution éventuelle de la superficie de la roselière (ce point s’examine dans le contexte du dossier d’entretien évoqué avant)
QUESTION 4 : Quelles sont les opérations prévues pour 2015-2016?
REPONSE CNR : Actions prévisibles = 1) Entretien de la végétation 2) contrôle bathymétrique du Doux à la confluence assorti d’une analyse
QUESTION 5 :Où en est l’acquisition de la rive droite?
REPONSE CNR : L’acquisition foncière est finalisée pour tout à l’exception d’ITDT (l’évolution de ce dossier suit un cours normal auprès d’EPORA )
– Les digues. :Les travaux de confortement des digues à Saint Jean comme à Tournon sont bien avancés.
– Les PPRI : Ils ont été suspendus mais l’État semble pressé de les valider.
– Le lit du Doux: Les travaux dans le lit du Doux sont terminés et ils ont permis, lors des épisodes cévenols des 10 au 13 octobre, la baisse du niveau de la ligne d’eau . La crue de 2014 avait un débit légèrement supérieur à celle de 2008 mais la ligne d’eau était 50cm plus basse, c’est donc une réelle satisfaction.
Le plan de gestion du transport solide prévoit de lever des profils tous les 5 ans et après toute crue quinquennale (ou plus forte). Il est également prévu de définir un état de référence à partir duquel une intervention est obligatoire. Nous attendons les résultats de cette étude post-crue pour connaître le bilan entre les sédiments entrants et sortants.
Les techniciens travaillent également sur le contrat de rivière qui devrait aboutir en fin d’année.
C -Notre position
Ce qui paraissait impossible en 2000 est en train de se réaliser et nous nous en félicitons. Nous avons obtenu non seulement la reconnaissance du danger mais également la réalisation des travaux nécessaires à la réduction du risque inondation.
Cependant (il y a toujours un mais) nous devons rester vigilants car la charge solide du Doux est supérieure à sa capacité de transport. Ainsi,chaque crue va ramener de nouveaux sédiments. C’est pourquoi les études post-crues et l’état de référence sont indispensables pour ne pas commettre les erreurs du passé.
Concernant les PPRI, nous souhaitons que soit fait une nouvelle modélisation afin de tenir compte des travaux effectués et de la réduction du risque qui en découle. Cette révision du PPRI ne peut donc se faire que lorsque tous les travaux seront achevés.
Nous déplorons toujours le déboisement des coteaux , l’eau n’est plus freinée par la végétation, elle arrive de plus en plus vite à la rivière entraînant avec elle un volume important de sable, graviers,terre .. . Nous souhaitons que cela soit pris en compte, si le déboisement est autorisé il devrait être accompagné de mesures compensatoires. Nous désirons également obtenir une politique cohérente de l’ensemble du territoire en intégrant la gestion des versants à la gestion de la rivière.
L’imperméabilisation des sols doit également être réduite au maximum pour permettre l’infiltration de l’eau et réduire le ruissellement.
Le changement climatique est un facteur aggravant. Pierre Bessmoulin, directeur de la Climatologie de MétéoFrance prévoit à la fin du siècle des pluies qui seront de 15 à 230% plus abondantes l’hiver surtout dans les Cévennes , le sud du Massif Central et le sud des Alpes. La prévoyance est donc de rigueur.
Grâce aux récents travaux nous sommes à l’abri mais nous devons continuer à surveiller l’état de la rivière, des coteaux et de l’urbanisation.
Je terminerai par cette phrase de Bruno Rebelle ancien directeur de Greenpeace :
« Le péril est là. Les habitants de Redon,Quimperlé et de la Somme, tout comme les paysans de L’Orissa en Inde et les villageois du Mozambique n’ont guère besoin des rapports des experts internationaux pour comprendre que le régime des pluies est gravement détraqué à l’échelle planétaire. Il faudrait aussi que chacun d’entre nous balaie devant sa porte et prenne conscience de sa contribution à ces dérèglements. Le temps est venu de la responsabilité et de la sobriété ».