BILAN D’ACTIVITES 2007-2008-2009
Pour des raisons personnelles je n’ai pas assuré les assemblées générales de 2007 et 2008 cependant j’ai poursuivi les contacts et les rencontres avec les élus et la CNR. Pendant tout ce temps, j’ai toujours répondu aux invitations des Régions concernées par le Plan Rhône*, à celles de la CNR et de la Communauté de communes du Tournonais. D’autre part, j’ai plusieurs fois pris contact avec des élus de la Communauté de Communes du Tournonais, des deux maires et des représentants de la CNR.
Deux ans sans assemblées générales ! Et pourtant les problèmes sont toujours d’actualité, et même de plus en plus préoccupants car les atterrissements ne cessent de croitre et les risques d’inondation avec. Les inondations de septembre 2008 sont encore bien présentes dans les mémoires des riverains. La cause majeure était une pluviométrie exceptionnelle, mais les raisons sont plurifactorielles et on peut se demander si l’entretien du Doux n’aurait pas permis de limiter les dégâts ?
A – Le RHÔNE
Pourquoi parler du Rhône ? Il faut bien comprendre que la rivière ne peut jouer son rôle que si le Rhône joue le sien. Je vous rappelle ce que j’ai déjà écrit dans le compte rendu de 2006 : il n’arrive en Méditerranée que 6 millions de tonnes de sédiments contre 30 millions avant les aménagements du Rhône (barrages + écluses + centrales). Les sédiments restent bloqués dans les rivières comme on peut le constater chez nous, dans le Doux. La nature voudrait que ces sédiments soient évacués par le Rhône pour être déposés sur les plages du bord de mer, mais les barrages gênent cette action et il ne faut donc pas s’étonner des dégâts collatéraux entraînés lors des crues.
C’est pourquoi nous continuons à assister aux réunions du Plan Rhône. Toutes les études sur les transports solides du Rhône dénoncent un déficit de matériaux. Bernard Couvert du bureau d’études SOGREAH parle du manque de circulation des sédiments sur tout le bassin du Rhône : le transport des matériaux est presque bloqué sur le Rhône, la capacité de transport a été divisée par 5 (ils seraient estimés à 200 000 m3/an contre près d’un million au début du 20ème siècle). Les sédiments fins ont pris un rôle nouveau dans l’évolution du lit, ils s’infiltrent ente les graviers et colmatent les sédiments. Il en résulte un espace de vie restreint (colmatage des lônes, des casiers et épis Girardon) et un exhaussement généralisé des marges alluviales, facteurs reconnus comme facteurs aggravants des crues. La nécessité d’entretenir les confluences (Cance, Galaure, Doux) est reconnue. Le professeur J-C Bravard met l’accent sur la nécessité de redonner de l’espace au Rhône ; de restaurer les lônes et il insiste sur le fait que, pour réussir, il ne faut pas rester enfermé dans sa commune ou son département mais être présent au niveau du bassin. Monsieur Colinet de la DRIRE précise les actions de prévention : suppression des embâcles, débroussaillage ; charruage et scarification des bancs de graviers pour éviter l’enracinement de la végétation ; simulations numériques périodiques et comparaison des simulations aux lignes d’eau de référence. Quand l’aggravation est démontrée, des dragages doivent être réalisés. Il rappelle un devoir du cahier de charges de la CNR : ne pas rehausser les lignes d’eau de crue par rapport à la situation avant aménagement pour prévenir toute aggravation éventuelle.
* Le Plan Rhône, élaboré par le préfet coordonnateur du bassin Rhône-Méditerranée, en étroite concertation avec les conseils régionaux de Rhône-Alpes, du Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte d’Azur a été adopté en mars 2006, il prévoit un aménagement ambitieux et respectueux du fleuve et de son environnement, il s’affirme comme un projet global de développement durable du fleuve et de sa vallée.
Un problème concernant les profils de référence a été signalé dans le rapport Balland concernant le retour d’expérience sur les crues 2003 : il y est noté que la CNR n’a pas remis à la mission les profils de référence d’avant aménagement car ils auraient été perdus.
B – DE LA CONFLUENCE DOUX-RHÔNE AU PONT DE LA RN.86
Les problèmes sont les mêmes depuis que l’association a été crée.
a – l’élargissement du lit au niveau de l’embouchure, s’il maintient la ligne d’eau, réduit considérablement le débit, interdisant toute remobilisation des matériaux. Il ne suffit pas de maintenir une ligne d’eau, il est tout aussi important, voire plus, de maintenir un débit, c’est à dire une force suffisante pour évacuer les matériaux solides.
b- l’accroissement et la multiplication des atterrissements de Douce plage à la confluence.
c – le problème de la gestion de la rive droite persiste. Pour rappel, cette rive droite appartient au domaine privé (ITDT entre autre) et non à la CNR, et n’est jamais entretenue.
1- En février 2009, à notre demande, nous rencontrons Monsieur Martinez, président de la Communauté de Communes du Tournonais pour faire le point sur les actions réalisées et les projets en cours. Ayant sollicité auprès de la CNR un point d’avancement sur le dossier d’entretien du Doux, il nous communique leur bilan datant de début 2008. Ont été réalisées :
– l’identification des secteurs à enjeu environnemental (roselière, huttes de castors,…) – une modélisation mathématique donnant une ligne d’eau associée à des profils bathymétriques du lit
-l’analyse des prélèvements de sédiments dans le lit du Doux qui conclue à une pollution ne créant pas d’obstacle à l’entretien du lit et à la possibilité de restitution des matériaux au Rhône.
Ces bilans permettent d’élaborer le dossier d’entretien (validé en avril 2009) et le dossier d’autorisation de dragage (déposé auprès des services de l’Etat, fin mai 2009).
Un premier dragage réalisé par la CNR au premier trimestre 2009 a permis d’extraire 31 000 m3 de sédiments. Un second dragage est prévu fin 2010 mais on attend la réponse des services de l’état.
2 – Les atterrissements de la rive droite sont devenus si imposants et végétalisés que le courant est dévié et vient buter contre la rive gauche avec une telle puissance qu’il érode celle-ci. Dans cette partie du Doux, il est indispensable de régler ce problème de la rive droite du Doux. Le défaut de gestion de cette zone nuit à l’action générale d’entretien entreprise ailleurs. Là encore le dossier traîne. En mars 2009, Monsieur Martinez nous a invités à rencontrer Monsieur Roux et Monsieur Ribère de la CNR, ils affirment privilégier la solution de l’acquisition mais n’écartent pas la possibilité d’un autre montage qui permettrait d’avoir des subventions. Ils sont toujours en pourparlers !
3 – La mini crue du Doux des 17 et 18 septembre 2006 a endommagé sérieusement la rive gauche du Doux au niveau des terrains de foot : érosion de la berge sur plusieurs dizaines de m², chute de plusieurs arbres et affouillement de la berge (devenue dangereuse). Nous avons donc écrit à la Direction Régionale de la CNR pour leur demander d’intervenir. Une réunion sur le terrain est alors décidée en présence de Monsieur Chifflet et de la technicienne de rivière. Le représentant de la CNR nous rassure : ils envisagent un enrochement de la zone érodée et l’abattage des arbres menaçants de tomber. M’étant documentée sur les différentes solutions, j’ai rejeté l’idée d’enrochement qui crée bien d’autres problèmes. J’ai proposé la réfection complète de la partie endommagée de la rive à l’aide des techniques du génie végétal : fascinage, tressage, clayonnage, tunage, lit de plançons, enherbement, peigne, bouturage et pieux vivants… Et nous avons été entendus puisque c’est cette solution qui a été adoptée par la CNR et en mars 2008 (plus d’un an après l’érosion) le Dauphiné Libéré faisait paraître des photos sous titrées travaux modernes de consolidation de rive. Nous sommes très fiers de cette collaboration et, la CNR également je pense car, lors de leur réunion annuelle de mars 2008 une photo de la rive revégétalisée figurait dans leur diaporama.
4 – En février 2008 la CCT s’engage au coté des Communautés de communes du Pays de l’Hermitage et Rhône Crussol pour réfléchir à des aménagements autour du Rhône. Les projets retenus sont l’aménagement d’une petite centrale hydraulique que doit réaliser la CNR sur le site du barrage de Glun et la réalisation dans les prochaines années de la Véloroute du Léman a la mer. Pour cela la CTT crée un comite de pilotage associant les 3 communautés de communes et la CNR pour assurer la coordination des projets.
La ViaRhona est un itinéraire de 650 km accessible aux vélos, aux rollers et aux piétons, qui reliera le Léman à la mer Méditerranée. Cette voie verte devra traverser le Doux. Un « pont » est prévu de la zone de loisir de Saint Jean à la promenade Roche de France de Tournon. Parions que les études et la réalisation de ce projet aboutiront bien plus rapidement que ceux qui nous préoccupent.
En attendant les sédiments continuent de s’accumuler comme le montre le nouvel atterrissement imposant au dessous du pont de la nationale 86.
C – LA COMMUNAUTE DE COMMUNES DU TOURNONAIS (CCT)
1 – La gestion du Doux est de la compétence de la CCT. Voici un historique de la gestion du Doux extrait du site internet de la CCT .
« En octobre 1991, sur les 39 communes réparties sur le bassin versant du Doux, 18 d’entre elles se regroupent afin de mettre en place une gestion cohérente des rivières de ce bassin versant : le Syndicat Intercommunal Doux Clair est né. Un premier Contrat de Rivière est mené de 1993 à 1996, suivi par un Contrat de Milieu, engagé de 1997 à 2002. En décembre 2002 le SIVU Doux Clair (qui regroupe alors 28 communes) est dissout, laissant inachevés les projets et travaux en cours de réalisation. Suite à l’absence d’entretien des berges et du lit de ces cours d’eau pendant plusieurs années, il apparaît nécessaire de remettre en place une gestion concertée du Doux et de ses affluents, afin de préserver au mieux les intérêts des usagers et des riverains, ainsi que le bon fonctionnement des rivières. Les 5 Etablissements Publics de Coopération Intercommunale répartis sur le bassin versant se sont donc lancés dans une démarche de coopération afin de mettre en place un plan d’objectifs d’entretien pluriannuel du Doux et de 9 de ses affluents. Ainsi, une convention de partenariat a été signée le 17 janvier 2006 (pour une durée de 3 ans) par les Communauté de Communes du Haut Vivarais, du Pays de Crussol, du Pays de Saint-Félicien, du Tournonais et le SIVOM de Lamastre. Cette convention prévoit également la mutualisation des moyens de fonctionnement (poste de technicien de rivière) et la maîtrise d’ouvrage des travaux d’entretien sous la responsabilité de chaque EPCI sur son territoire. »
Voici un autre extrait de la réunion Entente Doux et Affluents de Juin 2008 à laquelle nous n’étions pas invités: « le système actuel (5 EPCI-maîtres d’ouvrages) bien qu’il fonctionne, présente quelques lourdeurs illustrées par la longueur des démarches, des coûts multipliés, une difficulté d’identité. Il conviendrait donc, à terme, d’améliorer ce type de système si les élus souhaitent le conserver ou bien de passer à un autre mode de fonctionnement »
Les structures susceptibles de porter ces missions sont soit un syndicat de rivière soit un SAGE
(Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux). Mais la mise en place de telle structure est de 3 à 5 ans ! Les Riverains ne peuvent pas se permettre un tel délai, au vu des menaces imminentes.
2- Avant que la CCT prenne en charge la gestion du Doux, l’entretien du lit du Doux se limitait bien souvent à la dévégétélisation des atterrissements. C’est-à-dire que, depuis la création des aménagements du Rhône, « on » a laissé les sédiments s’accumuler. Cette négligence de plus de trente ans, fait qu’il est impossible au Doux de remobiliser les sédiments accumulés depuis tant d’années. Les sédiments fins viennent, comme pour le Rhône, colmater les atterrissements, les rendant « intransportables ».
Tous les scientifiques ayant travaillé sur le Rhône s’accordent à dire que les grands aménagements ont fortement réduit la capacité du Rhône à transporter les graviers pour différentes raisons et que,
par conséquent l’homme doit intervenir pour palier aux inconvénients des aménagements et redonner au fleuve sa capacité d’auto-curage.
Les problèmes que nous rencontrons actuellement sur les affluents sont ceux que le Rhône a connus et connaît encore : les aménagements ont réduit la capacité de charriage du fleuve et le lit du Rhône étant rehaussé, il fait barrage au Doux, réduisant ainsi sa propre capacité de charriage. La conclusion devrait donc être la même que pour le Rhône : l’homme doit intervenir pour palier aux inconvénients des aménagements. Un plan Rhône a été adopté en 2006 et les constats sont déjà suivis d’actions sur le Rhône même (des lônes ont été restaurées). Pourquoi n’est-ce-pas le cas sur le Doux ?
Tout le monde convient qu’il faut redonner au Doux sa capacité d’auto-curage. Mais quel débit doit atteindre la rivière pour évacuer les sédiments tels qu’ils se présentent actuellement ? Lors des travaux du pont de la voie ferrée, il était facile de se rendre compte de la hauteur des atterrissements : un arbre déraciné présentait deux niveaux d’enracinement (et pas des petites racines !) distants de deux mètres ce qui prouve bien qu’il y a eu rehaussement du lit moyen d’au moins 2 mètres.
Pour que la rivière revive il faut la guérir et nous pensons qu’il faut non seulement lui permettre de remobiliser les matériaux mais qu’il est tout aussi essentiel de lui restituer son profil bathymétrique d’avant les aménagements du Rhône (c’est-à-dire la profondeur de son lit d’origine).
3– En 2004 la CTT avait engagé une étude de réhabilitation du Doux à l’aval de Douce plage dans le but d’établir un bilan de son évolution sur les aspects relatifs à la gestion de la végétation rivulaire, d’actualiser l’état des lieux des usages ludiques et récréatifs et, quantifier d’éventuelles modifications et préciser leurs conséquences sur le fonctionnement de la rivière. Cette étude se concrétise en avril 2006 par le recrutement d’un agent technicien de rivière qui assure la conception et le contrôle des travaux à mener sur l’ensemble du bassin versant par convention avec les autres Etablissements Publics de Coopération Intercommunale. La technicienne de rivière a programmé des travaux d’urgence devant limiter les conséquences néfastes des crues dans chacun des EPCI et elle a effectué un bilan du transport solide sur tout le bassin versant du Doux pour déterminer les zones d’accumulation et celles de déficit. Ce bilan dénonçait, en partie amont du bassin versant : une érosion régressive due à d’anciennes extractions de matériaux (exemple à Désaignes) avec des incisions du lit et des déstabilisations d’ouvrages d’art ainsi que des accumulations d’atterrissements en aval du barrage de Douce Plage sur les communes de Tournon s/Rhône et Saint-Jean-de-Muzols.
Mais la loi sur l’eau exige des autorisations des services de l’Etat pour intervenir dans le lit de la rivière. Et pour obtenir ces autorisations de prélèvements dans le lit du Doux, la DDEA (anciennement DDAF) demande depuis plusieurs années une étude de tout le bassin versant.
4 – Aujourd’hui, la CCT a engagé un nouveau bureau d’étude « Dynamique-Hydro » pour une étude géomorphologique des transports solides portant enfin sur l’ensemble du bassin versant. Nous avons été invités à la réunion de lancement de cette étude à la CCT à Mauves et j’ai la confirmation par Monsieur Olivier de la DDEA que cette étude permettrait, si elle conclue en ce sens, de déposer une demande d’autorisation de prélèvements dans le lit du Doux auprès des services de l’Etat. Mais, cette étude va durer 15 mois et il faudra encore attendre 8 mois après le dépôt du dossier pour avoir une réponse du Préfet. Donc pendant2 ans le processus va se poursuivre : les sédiments vont continuer à s’entasser entre les deux digues, les sédiments fins vont continuer de colmater les atterrissements et le danger va s’amplifier. Tous savent ce qui peut se passer mais aucune mesure d’urgence n’est envisagée : à chaque crue nous allons encore trembler.
5 –Suite à la réunion publique organisée par la sous-préfète en décembre 2004, un comité de pilotage a été crée et nous avons participé aux premières réunions puis on nous a oubliés. M. Martinez a volontiers accepté notre proposition de participation à ces réunions et nous serons donc de nouveau invités et je l’en remercie. La communication sera donc meilleure et les riverains seront mieux informés.
D – Nos deux communes riveraines
« Administrer c’est prévenir mais c’est aussi se souvenir »
1 – Le 6 septembre 2008, plus de 130mm d’eau tomberont en quelques heures et ceci après une semaine bien humide (plus de 200mm). Nous avons tous en mémoire les inondations qui en résultèrent. Les pluies ont montré les défaillances de la gestion de l’eau dans nos deux communes.
Des travaux d’urgence ont été rapidement effectués et chacun a pu lire dans la presse les conséquences et les coûts pour nos deux communes. D’autres travaux de prévention nécessitent des études préalables et se réalisent petit à petit (les demandes de subventions prenant également du temps)
2 – Notons des facteurs aggravants :
- l’intensité et la répartition des pluies dans le bassin versant.
- la couverture végétale du bassin versant qui diminue : le déboisement des collines (pour construire ou /et cultiver) favorise le ruissellement et la rapidité de concentration des eaux dans la plaine
- L’imperméabilisation des sols, due au développement de nos deux villes : plus la terre est recouverte d’asphalte et de ciment, et moins l’eau s’infiltre et surcharge les systèmes d’évacuation.
- Les glissements de terrain peuvent favoriser une inondation. Si une masse de terre importante vient obstruer le cours normal d’un ruisseau ou d’une canalisation, il agit comme un barrage, le niveau d’eau monte derrière cet obstacle et provoque l’inondation
- La diminution (l’absence ?) de zones humides qui écrêtent les crues
- Et bien sûr, les énormes dépôts solides dans le lit aval du Doux qui rehaussent le lit et la ligne d’eau, ralentissant l’évacuation des eaux
3 – Nous avons rencontré les maires de nos deux communes
– Concernant les eaux pluviales les deux maires ont à cœur d’améliorer le réseau de captage et l’entretien des ruisseaux.
– Monsieur Sausset souligne le problème suivant : sur Tournon 80% des ruisseaux sont en propriété privée
– A Tournon, le PLU est en révision. L’Etat demande une étude sur l’état des digues.
– A Saint Jean de Muzols, un PPRI est en cours de réalisation.
– A Saint Jean, les ruisseaux bien que curés dès le 3 septembre, ont débordé. Mais la municipalité à procédé rapidement au curage de la totalité des ruisseaux à ciel ouvert et les 4 ruisseaux canalisés ont été dégagés.
– à Saint Jean, Monsieur Martinez pense que le déboisement et le ruissellement interviennent peu dans le phénomène d’inondation; à Tournon, Monsieur Sausset se dit conscient du problème et prêt à faire ce qu’il faut dorénavant.
– La mairie de Tournon donne son accord de principe pour la vente du terrain rive droite de ITDT à la CNR, mais souhaite quelques compensations (drain sur la promenade, site touristique avec ViaRhona,..)
– Monsieur SAUSSET fait état d’une rencontre avec la DDE et de la volonté départementale de réaliser une étude hydraulique sur plusieurs communes. Il souligne que cela reste une compétence communale du fait qu’il s’agit souvent de l’évacuation des eaux pluviales. Je n’ai pas de nouvelles depuis.
E – LES RIVERAINS ET CITOYENS
De notre coté que pouvons nous faire ?
a – L’eau monte de plus en plus vite, une des causes est l’urbanisation et l’imperméalisation des sols ; nous devons donc bétonner le moins possible, l’eau doit pouvoir alimenter la nappe phréatique et non inonder des quartiers. Il est aussi possible de faire des puits perdus.
b – Pour réduire le ruissellement sur les coteaux, nous devons déboiser le moins possible et garder en bon état les terrasses des zones agricoles. Là encore la pénétration de l’eau dans le sol sera améliorée.
c – Entretenir les ruisseaux de nos propriétés peut éviter les embâcles.
d – Ces intempéries soudaines sont des conséquences du changement climatique, et nous pouvons au quotidien changer nos habitudes (déplacement, chauffage, achat local, …) pour ralentir le phénomène. Et pour être dans le ton de notre réunion je dirais que ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.
e – Extraits de la loi sur l’eau du 31 décembre 2006 : « Les propriétaires riverains sont tenus à un entretien régulier du cours d’eau. L’entretien régulier a pour objet de maintenir le cours d’eau dans son profil d’équilibre, de permettre l’écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant, à son bon potentiel écologique, notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou recépage de la végétation des rives. Un décret en Conseil d’Etat détermine les conditions d’application du présent article. »
f – Et bien sûr, nous pouvons adhérer à l’association pour faire avancer les dossiers plus rapidement et montrer notre détermination à obtenir la revitalisation du Doux, qui passe de rivière souterraine, tant il y a de sédiments, à torrent furieux en cas de crue.
F – CONCLUSION
« Errare humnum est, perseverare diabolicum »
Nous savons pour l’avoir entendu dire par de nombreux spécialistes qu’une intervention ponctuelle n’aura que des effets très limités, ce sont les évolutions sur de longs linéaires qui peuvent modifier les lignes d’eau de manière sensible. Il parait donc indispensable que les actions d’entretien soient entreprises sur les longueurs suffisantes et nécessaires et de manière concertée entre les différents intervenants.
Le Doux charrie 8000m3 de sédiments par an, combien arrivent dans le Rhône? Multipliez ce nombre par 40 ans (1968 : année de mise en service du barrage de Bourg les Valence) et vous avez la quantité de sédiments accumulés dans les barrages du Doux (Douce plage et Clauzelles entre autres) ou coincés entre les deux digues de Tournon et de Saint Jean.
Nous devons obtenir un entretien régulier pour cesser d’aggraver la situation mais nous devons aussi supprimer les sédiments pour corriger les erreurs du passé.
Le Doux doit retrouver sa fonction d’auto curage et sa ligne de niveauet revivre avec les activités qu’il a jadis connu : pêche, canoë et baignade par exemple.
Nos revendications sont toujours les mêmes et je recopie la fin du compte rendu de 2006
- L’enlèvement des atterrissements (demande depuis l’an 2000 !)
- La prise en charge de la totalité de la confluence par la CNR.
- L’entretien des berges afin d’éviter leur érosion.
- Redonner à la rivière sa capacité de transport des matériaux solides.
- Un entretien plus régulier du fleuve et de ses affluents.
Mais tout cela suppose la reconnaissance de l’urgence de nos demandes.